« Enceinte par surprise à 20 ans, j’ai surmonté mes peurs »

Aujourd’hui mère de 5 enfants tout juste entrée dans le clan des quinquas, Laura est tombée enceinte à 20 ans d’un petit ami qu’elle fréquentait depuis peu. Un élan de vie l’a emporté sur ses peurs -peur de l’avenir, peur du jugement de son milieu catho…

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« Voilà 6 mois que je sortais avec Pierre, rencontré par une amie. Je mentirais en disant que j’en étais folle amoureuse, mais j’admirais ses qualités humaines : générosité, sens des responsabilités. Je ne me projetais pas pour autant avec lui, nos différences de milieux ou de convictions -moi catholique, lui athée- me paraissant trop importantes.

Ce sont des nausées et une grande fatigue qui m’ont mis la puce à l’oreille. Nous étions ensemble quand le test de grossesse m’a appris que j’étais enceinte. Je n’en revenais pas. Je sais c’est bête, mais je ne croyais pas que ça pouvait tomber sur moi. Prêt à assumer ses responsabilités, Pierre m’a prise dans ses bras. Sous le choc, j’ai immédiatement mis de la distance « Ne crois pas qu’on va rester ensemble pour autant. » Je ne voulais pas que ma liberté de choisir avec qui faire ma vie soit entravée…

J’avais en tête trop de couples mariés précipitamment à cause d’un bébé et qui n’avaient pas tenu.

Il y a eu un vent de panique et dans le même temps une joie et une excitation. Ce sont toujours ces sentiments qui ont prévalu par la suite, même quand le bébé ne s’annonçait pas au bon moment.

Bien sûr, la peur était là. Mais je n’ai pas pensé une seconde à ne pas le garder. Deux de mes amies venaient d’avorter. Je ne porte pas de jugement sur elles, mais pour moi, la vie est sacrée. De quoi j’avais peur ? De le dire à mon entourage, du qu’en-dira-t-on, de devoir arrêter mes études. La directrice de mon lycée m’a rassurée : je pourrais poursuivre mon IUT. 

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La peur d’être poussée à me marier trop vite

L’annonce à mes parents a été difficile. Je suis allée trouver ma mère avec une amie, pour me donner du courage… Le dépit l’a emporté chez mon père, pour lequel cette grossesse n’était que la suite logique de mon comportement irresponsable. Protéger la vie allait de soi pour eux, mais ce que je leur reproche, c’est de m’avoir mis la pression pour que j’épouse le papa. Peut-être involontairement : ils étaient encore jeunes, ils ont fait comme ils ont pu…

Moi, je ne voulais pas faire un choix si crucial en raison de ce bébé qui s’était annoncé à l’improviste. La génération de mes parents est probablement la dernière à réagir comme ça, je pense que la mienne sera plus ouverte. 

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Tout allait trop vite, si bien que j’ai préféré au départ quitter le papa. J’avais déjà mon propre appartement, à Toulouse : ce temps de solitude m’a été bénéfique. Nous avons fini par nous remettre ensemble et par cohabiter. Dès lors, je me suis sentie plus sereine, même si le décalage avec mes amies m’a pesée. Quelques proches ont été présentes, mais j’avoue m’être parfois sentie très seule… D’autant que j’ai été jugée et pointée du doigt, surtout par la frange la plus sectaire des cathos. 

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La nécessité de bichonner notre couple

Après la naissance, nous avons sérieusement préparé notre mariage avec un prêtre ami. Agnostique, Pierre a toujours été très ouvert et bienveillant sur la question religieuse. Les débuts de la vie à trois ont été difficiles : nous ne venions pas du même monde, n’avions pas les mêmes codes, ni d’amis en commun. Il nous a fallu des années pour nous accorder, bâtir une relation apaisée. Même si j’avance à pas de loups en disant ça car rien n’est acquis…

Comment y sommes-nous parvenus ? En prenant soin de notre couple. D’une part nous partions régulièrement tous les deux en amoureux, grâce à la disponibilité et à la générosité de nos parents pour garder nos enfants. D’autre part, nous avons bichonné notre couple. En intégrant des mouvements d’Église centrés sur la relation amoureuse : parcours Alpha Couple, Équipes Notre-Dame … Ou en suivant des sessions laïques telle que celle proposée par l’association Imago.

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Après 27 ans de mariage, je mesure la chance que j’ai eu de tomber sur un homme si droit et dévoué.

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Ce qui a été dur, c’est la culpabilité qu’a engendré chez moi cette grossesse hors mariage. J’ai tout fait pour regagner l’estime de mon milieu, comme si je devais « me racheter »… Ma bague de fiançailles, les prénoms de nos enfants, je les ai choisis pour « être dans les codes ». Je me sentais le « vilain petit canard »… Peut-être étais-je trop sensible au regard des autres pour être vraiment moi-même… Il m’a bien fallu 15 ans pour m’en affranchir.

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Le besoin d’être épaulée sans être infantilisée

Quelles leçons je tire de cette histoire près de trois décennies plus tard ? Je me dis qu’il faut accompagner les grossesses précoces avec beaucoup de bienveillance, sans empiéter sur la liberté des futures mamans. Elles ont besoin qu’on les aide dans leur discernement, tout en respectant leurs choix… et sans leur faire de leçons de morale.

Mais l’enseignement principal de tout ça va bien au-delà. Il est que rien n’est plus grand que la Vie. »

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NB : Si comme Laura, vous êtes accablée par la nouvelle d’une grossesse, n'hésitez pas à prendre rendez-vous au sein de l'Accueil Louis et Zélie le plus proche de chez vous. S’il n'y en a pas, contactez-nous pour que l’on trouve ensemble une solution. Nous sommes à votre écoute.

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