
A 57 ans, Agnès a une longue pratique de l’écoute, à laquelle elle s’est formée il y a une trentaine d’années dans le cadre professionnel. Mère de deux adolescents, cette ancienne chiropraticienne -discipline proche de l’ostéopathie- avenante et chaleureuse s’est par ailleurs investie sans compter dans le monde du bénévolat : son goût pour le relationnel y fait merveille.
Sa toute première formation à l’écoute, organisée par le CLER remonte au siècle dernier ! « J’en ai été profondément transformée, se souvient-elle. Un peu comme une conversion intérieure. Ça a entre autres renouvelé de fond en comble mon approche professionnelle. » Dans un second temps, elle découvre la communication non violente (CNV1) et suit avec son mari Jérome les ateliers de parents proposés par Faber-Mazlish : une aide précieuse pour accompagner leur aîné, atteint de trisomie 21. Convaincue, elle se forme pour animer ces ateliers. Aujourd’hui, c’est au sein de l’APcomm qu’elle envisage d’exercer prochainement ses talents pour aider les parents à créer un climat familial apaisé : elle apprécie « leurs outils très pédagogiques ».
Côté spi, cette femme de foi a pris au fil du temps des responsabilités au sein de sa paroisse, de l’aumônerie, de l’éveil à la foi…
Sans surprise, le bilan de compétences qu’elle a effectué en 2020 a mis en exergue ses qualités d’écoute. Écoute qu’elle voit comme « le point central de toute relation humaine authentique. » Au même moment, la fondatrice des Accueils Louis et Zélie de Toulon, Solange D’Regel, la sollicitait pour intégrer son équipe. Agnès a dit banco ! Cet engagement rejoint celui qu’elle a eu, il y a plusieurs décennies, avec SOS Prière.
Elle le poursuit aujourd’hui, sur un mode aconfessionnel chez SOS Amitié où elle tient une permanence qui la met au contact d’une « détresse sociale, affective, psychique » qu’elle ne soupçonnait pas et qu’elle tente d’accompagner au mieux.
Un petit plaisir du quotidien ?
Savourer un chocolat avec un bon café.
Un paysage qui vous apaise ?
Une forêt de hêtres. Je me sens bien dans le vert, dans la chlorophylle. Ces arbres sont si majestueux ! En automne, leur parure est superbe.
Une odeur qui vous tient à cœur ?
Celle du pain grillé le matin.
Votre activité préférée en dehors du travail ?
La lecture. Je fais d’ailleurs partie d’une bibliothèque tournante. J’affectionne particulièrement les romans qui sont à mes yeux une véritable école de la nature humaine. La « Lettre sur le rôle de la littérature dans la formation » promulguée par le pape François en 2024 m’a ravie.
Un engagement bénévole qui vous a enrichie ?
L’éveil à la foi auprès des tout-petits qui m’a fait redécouvrir les fondamentaux de la religion chrétienne.
Une musique qui vous est chère ?
Le magnifique Requiem de Fauré qui véhicule une paix que je qualifierais de céleste.
Le livre que vous lisez en ce moment ?
Le code rose de Kate Quinn (2022), un roman de 700 pages inspiré d’un fait réel de la seconde guerre mondiale : mon cœur battait la chamade en suivant cette équipe anglaise chargée de casser le code de la machine Enigma2utilisée par les Allemands pour le chiffrement et le déchiffrement des messages. Une fois le livre ouvert, on ne peut plus le lâcher !
Qu’est-ce qui caractérise votre relation aux autres ?
J’ai découvert par le biais de cours de philosophie que c’est par l’autre que le monde et Dieu se révèlent à moi. J’ai besoin de l’autre pour appréhender le monde. Ça continue de m’émerveiller.
Une phrase, une devise qui vous porte ?
Ne pas subir.
Un des moments-phares de votre vie ?
Mes fiançailles, en 2005. J’avais 37 ans quand j’ai rencontré ma moitié, lors d’un 31 organisé par une amie. En 2006, nous nous engagions devant Dieu.
Un évènement où vous vous êtes senti(e) particulièrement vulnérable ?
Le temps de mes fiançailles justement. Aimer, c’est une prise de risque. Je l’ai vécu de façon très forte durant cette période où mon cœur s’est ouvert à l’altérité.
Ce qui vous aide dans les moments durs ?
De me dire « Tout passe, ça ne durera qu’un temps. »
Une citation de la Bible qui vous touche ?
En ce moment, le verset 11 du Psaume 84 : « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent. » La nostalgie du paradis perdu…
Votre saint(e) préféré(e) ?
Saint Joseph. Tout me dit que c’est grâce à lui que j’ai rencontré Jérome, mon mari. Je l’avais tanné ! Je lui dois donc un grand bonheur.
Votre prière favorite ?
Pendant des années, ça a été la prière de Jésus ; vous savez cette prière du cœur chère aux chrétiens d’Orient, qui consiste en une courte invocation à notre Seigneur. Aujourd’hui, prononcer seulement le prénom de Jésus me suffit.
L’écoute pour vous, c’est…
Une conversion du cœur. Se rendre intérieurement disponible pour permettre à l’autre de se révéler à lui-même.
1 La CNV a été formalisée dans les années 1960 par le psychologue américain Marshall Rosenberg. Voir www.thomasdansembourg.com/introduction-a-la-communication-nonviolente-en-3-etapes.
2 Machine électromécanique portable utilisée par les armées allemandes du début des années trente jusqu'à la fin de Seconde Guerre Mondiale.